Le merveilleux Noël de Claudine et Michel

Noël arrivait à toute allure et les deux enfants ne tenaient plus en place.
« Claudine arrête de tourner autour de moi ! Tu vas me faire tomber de l’escabeau. Regarde, je vais bientôt mettre l’ange ! - Oui maman, merci maman ! Dirent en chœur les deux enfants ». Mais, en fait, ils étaient ailleurs et leur maman le comprit tout de suite en descendant de l’escabeau
« Alors, que se passe t’il ? Que complotez-vous derrière mon dos pendant que je fais ce que je peux pour que vous ayez un bel arbre de Noël ?
- Maman, maman, c’est vrai et nous t’en remercions. Mais, tu te rappelles ? Le téléphone a sonné tout à l’heure !
- Oui et je t’ai même dit de décrocher.
- Eh bien, c’était mon ami Nicolas, dont le papa tient le magasin de jouets pas loin d’ici, sur le même trottoir. Sa maman nous proposait de nous emmener au magasin avec Nicolas !
- Oui et, cette année, c’est le vrai père Noël qui viendra, tu te rends compte !
- Je me rend compte surtout que mes deux chenapans n’ont qu’une envie : c’est de sortir de la maison pour aller dire bonjour au père Noël ! Allez, Michel, va téléphoner et dis que vous êtes prêts. Vous attendrez sous le porche, car ici vous risquez une catastrophe à chaque seconde. »
La maman de Nicolas arriva et, juste après avoir dit bonjour, ils partirent tous trois en avant, pour ne pas devoir faire la queue devant le trône du père Noël.
Il était là, en effet, assis sur son trône rouge bordé d'or, et un renne montait la garde de chaque coté.

Les enfants s’approchèrent timidement et lui avouèrent que leur plus beau rêve serait de l’accompagner dans sa tournée !
Oh ! Oh ! Oh ! C’est un beau rêve, les enfants, mais jamais vos parents ne voudront que vous veniez avec moi dans le monde entier, sur ma vieille carriole tirée par mes rennes très fatigués ! »

Les enfants étaient dépités. Voyant cela, il leur proposa de faire chacun un voyage pendant leur sommeil.
"J'irai voir le marchand de sable magique. Il versera ce beau sable sur chacun de vous et vous aurez tous les deux un superbe voyage. Mais à une condition : c’est que, le lendemain matin, vous vous racontiez ces rêves en détail, par écrit, et que vous me mettiez l’enveloppe sur le rebord de votre fenêtre. Un petit lutin viendra les chercher.
Et vous savez quoi ? Je vais demander à la fée Camille de raconter ces rêves, l’un après l’autre, aux enfants qui n’auront pas eu votre chance. Comme ils sont heureux, ces petits, de vous avoir comme amis sans le savoir ! Ils vivront aussi, grâce à vous, un rêve merveilleux.
Bon ! Maintenant, Claudine et Michel, il faut aussi que je m’occupe des autres enfants qui sont venus pour me voir ! Ce soir, vers 20h, à la fermeture du magasin, mettez vous à la fenêtre : Vous entendrez d'abord les clochettes et ensuite vous verrez mon chariot monter vers mon usine à jouets. Je vous ferai signe de la main. »
Le premier soir, avant d’aller au lit, Claudine et Michel s’approchèrent de la femêtre. La lune, dans le ciel, éclairait les toits. Michel dit à sa sœur : « Tu crois que le Père Noël va venir nous chercher ? - Il a dit : si vous êtes très sages. !... Alors, peut-être ? »
Ils attendirent longtemps. Les yeux embrumés par le sommeil, ils virent une drôle de chose dans le ciel ! Enfin, pas vraiment une drôle de chose : Une de ces voitures de dépannage comme on en voit sur les autoroutes. Et, chargée dessus, la vieille charrette du Père Noël !
Très déçus, ils allèrent se coucher. Mais ils n’en voulaient pas au Père Noël : il avait tant de petit enfants à contenter. Il ne fallait pas être jaloux ; surtout que, eux, ils l’avaient vu en vrai !!
Le lendemain ils se mirent de nouveau à la fenêtre, au cas où. Et puis, une lueur apparut dans le ciel. Les deux enfants, ébahis, distinguèrent bientôt un attelage de rennes tout blancs, tout jeunes, tirant un traîneau constellé d’étoiles. Sur le traîneau, drapé dans son manteau rouge, coiffé de sa toque de fourrure, le Père Noël leur souriait !
C’était bien lui, qui venait les chercher. Le temps de s’habiller chaudement et les voilà installés dans ce merveilleux traîneau, survolant les toits couverts de neige et montant vers le ciel, au milieu des étoiles, vers le royaume enchanté du Père Noël.
Après un rapide voyage, les rennes blancs arrivèrent devant un portail monumental donnant accès au château du père Noël. Toutes les étoiles du ciel illuminaient l’allée conduisant à son atelier.
Claudine et Michel étaient maintenant dans l’atelier, impressionnés des dimensions de cette pièce. Mais le bon Père Noël eut vite fait de les rassurer et les entraîna derrière lui pour leur montrer toutes ces merveilles.
Partout l’agitation était extrême. On ne chômait pas, dans le domaine des merveilles ! Des petits anges bouclés découpaient des robes de poupées dans d’immenses pièces de tissus multicolores. Des lapins roses, des chiens orange, apportaient sans arrêt de nouvelles réserves de tissus.
Dans la salle suivante des têtes de poupées prenaient vie ; Des chats ajustaient et collaient des perruques sur les têtes nues. Sur les tables voisines, des anges artistes peignaient des bouches souriantes ou dessinaient les sourcils harmonieux des poupées.
La Mère Noël, qui avait eu vent d’une visite, leur apporta des bols de chocolat bien chaud avec de la cannelle.
Les enfants furent enchantés de voir la Mère Noël et cela aussi ce n’est pas tous les jours.
« Je vous laisse regarder les petits travailleurs. Je reviens dans un petit moment. »
Une demi-heure plus tard, quand le Père Noël revint avec la Mère Noël, ils trouvèrent les enfants endormis parmi tous les jouets et les cadeaux.
La Mère Noël les emmitoufla dans une bonne et chaude couverture et le chariot les raccompagna chez eux. Ils furent bordés par deux petits anges de l’escorte et, le lendemain matin ils crurent qu’il avaient rêvé !
Mais, comme leurs deux rêves étaient les mêmes, il décidèrent de ne rien dire autour d’eux et passèrent une très bonne journée.