LES CONTES DE LA FÉE CAMILLE
 

LES CONTES
DE NOËL

de la Fée Camille

(Chez les 3 Colombes)
      



Alice n’est pas d’accord


«Pourquoi on n’est-on pas restés à la maison ? Pourquoi je n’ai pas eu le droit de prendre mon portable ? Pourquoi je ne peux pas aller préparer le sapin chez mamie avec mon copain ? Pourquoi on va voir des gens que je ne connais pas ? On ne fait jamais ce que je veux ! Je croyais qu’à Noël les enfants étaient rois ?
Voilà plus d'une heure que les parents d'Alice entendent ces réflexions. Une heure qu'Alice se plaint. Papa et Maman soupirent. Une nouvelle fois, Maman explique :
«Nous allons voir une amie que je n’ai pas rencontrée depuis des années. Elle vient d'avoir un bébé : Linette. C’est une belle occasion de la visiter. Elle habite une grande maison avec un immense jardin et elle a demandé à papa de voir si l’on pouvait illuminer certains arbres devant la maison sans danger J’ai pensé que ça te ferait plaisir de venir avec nous et d'aller à la campagne...
- Non ! Ça ne me plaît pas. J’aurais préféré rester à la maison et faire l’arbre de Mamie avec mon copain. ». Et c’est reparti ! Les bras croisés, les sourcils froncés et le visage renfrogné, Alice continue d'être mécontente. Ses parents n’insistent pas ; ils la laissent tranquille. Le trajet se termine dans un silence complet. Les premières minutes de la rencontre avec Linette et sa famille ont été très froides. Alice a presque refusé de parler, sa mauvaise humeur mise en évidence. Elle a refusé de goûter. Elle n’a même pas ouvert le cadeau que lui a gentiment offert Claire, l’amie de Maman. Les parents d’Alice ne savent plus quoi faire, ne comprennent plus leur fille et, surtout, ils ont honte pour elle ! Claire propose à Alice de faire un tour dehors. Il fait très beau et elle ne va sûrement pas manquer de trouver des tas de trésors dans le grand jardin. Alice sort, les yeux fixés sur ses chaussures. Vraiment, elle n’aime pas être là. Elle s’ennuie.
Soudain, un beau papillon vient se poser sur le bout de son nez. Alice relève brusquement la tête. Le papillon s’envole rapidement et Alice le suit des yeux. Elle le voit contourner un grand buisson de fleurs multicolores, puis disparaître derrière une fontaine. Alice court vers la fontaine. Pendant qu’elle cherche le papillon, elle est distraite par la légère musique qui s’échappe de la fontaine. De minces filets d'eau s’écoulent dans un doux sifflement. Alice se penche au-dessus de l’eau et aperçoit une grosse ombre entre les nénuphars. Un peu effrayée, elle recule. L’ombre se rapproche de la surface de l’eau. Soudain, une bouche énorme vient avaler un peu d'air.
«Eh bien, ça alors !» dit Alice ! Elle n’avait jamais vu de poissons dans une petite mare artificielle avec une si jolie fontaine ! Puis, elle voit s’approcher doucement plusieurs autres poissons : des rouges, mais aussi des tout noirs et des à rayures. Chez elle, dans un bocal, Alice a un poisson rouge. Comme il est minuscule à côté des poissons de cette fontaine ! Le papillon est vite oublié ; toute l’attention d'Alice est maintenant centrée sur les poissons qui semblent danser dans l’eau et jouer à cache-cache avec les nénuphars. De temps en temps, Alice aperçoit leurs écailles qui brillent au soleil. C’est très beau ! L’eau qui s’écoule lui donne envie de boire. Elle tend sa main pour goûter l’eau fraîche. Puis, elle retourne à l’observation des poissons.
«Mais quel est ce bruit ?»Depuis quelques minutes, elle est dérangée par un son grave, répétitif. Puis, après un moment de silence, le bruit reprend. Alice se demande bien d'où vient ce bruit. Elle réalise alors que le bruit a encore cessé. Aux aguets, Alice ne bouge plus ; elle veut vraiment trouver la provenance de ce drôle de bruit. Du bosquet, le vent souffle des parfums très agréables. Alice est étonnée : Comment ce bosquet de roses peut il dégager une odeur aussi forte ? Elle s’approche de la rose la plus ouverte. Malgré son parfum prononcé, elle semble si fragile. Toutes les roses, quelle que soit leur variété, sont généreuses de donner ainsi leur agréable parfum. Alice est de nouveau interrompue par le bruit mystérieux. Le son grave, comme un craquement, semble venir de gauche. Alice traverse une pelouse bien verte et passe entre deux grands arbres. Le bruit est de plus en plus fort. Alice contourne maintenant un petit muret et prend un chemin de sable. Le bruit est là, tout près. Surprise, Alice découvre un petit étang, un vrai, au bout du chemin. Elle entend «Plouf !» et le bruit cesse encore...
« Eh bien, ça alors ! »
Alice n’en croit pas ses yeux. Devant elle, sur une eau bleue foncée, apparaissent des canards aux plumes vertes et noires, deux cygnes blancs, des nénuphars roses et des roseaux fous qui s’agitent dans le vent. De tout ce qu’elle a vu dans le jardin, cette mare est de loin la plus belle découverte. C’est plein de vie !
Mais, il n’y a plus ce fameux bruit. Alice s’accroupit pour mieux voir le fond de l’eau. L’eau est assez limpide pour qu’elle aperçoive des petits poissons, du sable et des pierres. De minuscules insectes semblent marcher sur l’eau. Un canard plonge bruyamment. Mais rien à voir avec le bruit étrange de tantôt.
Soudain, elle entend : «croah ! croah ! croah !».
Alice cherche des yeux le responsable d'un tel son. Ce ne sont ni les poissons, ni les cygnes, ni les canards.
Le regard d'Alice est attiré par un nénuphar sur lequel se trouve un petit animal vert. Une grenouille ! Une jolie petite grenouille comme dans les livres. Jamais elle n’en avait vu de vivante et en plus pas du tout peureuse. Bientôt ce sont 2, puis 3, puis plein de grenouilles qui se mettent à coasser en chœur.
La grenouille sur le nénuphar devait se sentir bien seule : C’est pour cela qu’elle appelait ses copains et copines. C’est donc elle qu’Alice avait entendue auparavant. À présent, toute la mare vibre d'un concert improvisé : «croah ! croah ! croah ! »
« Alice ! Alice ! Où es-tu ?»
Elle reconnaît la voix de Christine, sa maman.
«Je suis près de la mare, au bout du chemin.
- Rejoins-nous ! On s’en va.»
Déjà ! Le temps a passé trop vite pour Alice. Elle aimerait rester encore au bord de l’eau. Bien tristement, elle quitte la mare, les yeux fixés sur ses chaussures, ce qui fait soupirer sa mère «Sa colère n’est toujours pas passée. Elle bougonne encore. Nous n’aurions pas dû insister pour qu’elle vienne avec nous.»
Elle est tellement découragée ! Dès que son enfant approche, elle s’excuse de l’avoir obligée à faire cette visite.
« Je suis si contente d'être venue ici, maman, que je ne veux pas partir.
- Je t’avais dit que mon jardin était plein de surprises. Tu reviendras pour découvrir toutes celles que tu n’as pas eu le temps de voir,dit Claire.
- Quand ? demande Alice.
- Eh bien, disons la semaine prochaine. On fera des grillades et un pique-nique. Es-tu d' accord ? Oh, oui ! Merci Claire !
- Retourne vite, avant qu’il ne fasse nuit ! On se revoit samedi prochain. »
Claire lui donne un bisou sur le front et ses invités montent dans leur voiture. Quelques signes de la main et c'est le départ ! Durant le trajet du retour, tous sont silencieux. Puis, tout à coup, le papa d’Alice prend la parole :
«Dis donc, Alice, tu n’a pas ouvert le cadeau de Claire ? Regarde, il est sous ton gilet.»
Alice se précipite et déchire le papier d'emballage pour y découvrir un livre : Le monde secret du jardin.
Elle l’ouvre et découvre en détail toutes sortes de variétés de fleurs, d'animaux et d'arbres que l’on peut trouver dans un jardin. Elle reconnaît les roses qu’elle a senties aujourd'hui. Les roses jaunes s’appellent Mitsouko, les rouges, Ispahan...
«Le savais-tu, papa ? demande Alice.
- Non ! »
Souvent elle s’exclame ou bien rit en reconnaissant des poissons ou des fleurs. Et puis soudain, elle crie presque :
« Oh ! J’ai trouvé le nom de ma copine.
- Ta copine ?
- Oui ! Elle s’appelle Rainette. C’est une grenouille. Elle m’a appelée lorsque j’étais près de la fontaine. Tu ne peux pas comprendre...
- Ah, bon !» s’étonne Maman sans demander plus d'explications. Elle est heureuse que la journée d'Alice ait été finalement si réussie.
Durant le reste du trajet les commentaires émerveillés d'Alice prennent toute la place. Elle ne pense plus au sapin ni aux boules quelle devait monter sur le sapin de Mamie. Après tout il reste encore du temps, et samedi elle retourne chez Claire !
Et il faut avouer que les parents préfèrent le babillage aux bouderies.






J’espère que vous avez aimé cette histoire. Sinon, ce n’est pas grave. Attendez ! La prochaine vous plaira peut être mieux !
Je vous fais un énorme bisou à tous Votre fée Camille.

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