LES CONTES DE LA FÉE CAMILLE
 

LES CONTES
DE NOËL

de la Fée Camille

(Chez les 3 Colombes)
      



MAIS OU SONT PASSES LES JOUETS ?
(1ère partie)


Debout les enfants ! Allez vite vous laver le museau et dirigez vous vers la cantine où un bon chocolat chaud vous attend ! Louis et Luc avaient toujours des difficultés à se réveiller sur ordre. Ils étaient pourtant à l'orphelinat depuis toujours, ou presque, car il avait bien fallu que quelqu'un les dépose devant la porte ou sous le porche de l'église.
Cela ne les troublait pas. Ils avaient toujours vécu là et ne connaissaient pas une autre façon de vivre. Et sœur Angelina était si gentille....
Sœur Angelina s'occupait d'eux depuis qu'ils étaient petits et, quand un nouveau arrivait qui connaissait la vie à l'extérieur, elle le leur confiait car elle savait que les deux garçonnets allaient le mettre au courant du fonctionnement de la maison.
Aujourd'hui les 2 garçons avaient autre chose en tête. Ils savaient que ce soir le père Noël allait passer partout ou il y avait des enfants et y laisser des jouets ou des abonnement à des revues avec lesquelles les enfants allaient pouvoir colorier, découper, trouver des rébus ou des objets cachés.

Seulement cette année les enfants étaient inquiets. Car pour avoir plus de place pour ajouter des petits lits blancs pour ceux qui arrivaient - ils étaient toujours plus nombreux que ceux qui partaient - l'orphelinat avait fait abattre toutes les cheminées qui ne servaient à rien puisque l'on n'y faisait plus de feu depuis très longtemps.
Alors la question était sur toutes les lèvres : Comment le papa Noël allait-il pouvoir laisser les cadeaux, si on ne pouvait pas accrocher son bas de Noël à la cheminée?
Luc, qui était un débrouillard, avait dit aux copains :
- Vous en faites pas les gars, nous mettrons nos chaussons et un verre de lait par chambrée. "
Ce qui fut le sujet de discussions toute la journée, car en ce moment il n'y avait pas de cours.
A l'orphelinat c'était comme partout. Il y avait des vacances de Noël et ils se retrouvaient tous dans la salle de jeux pour jouer avec des jouets et des jeux de société qui étaient là depuis des années, apportés par la mairie.
Tous les ans la mairie faisait une collecte de jouets et un Monsieur très élégant les apportait à l'Orphelinat des Oiselets. Cela faisait des cadeaux en plus et zut s'ils avaient déjà servis, le principal était qu'ils soient complets.
D'autres enfants, moins frileux, étaient sortis faire un bonhomme de neige dans la cour. Il en était tombé plus de 10 cm et il y avait de quoi faire un énorme bonhomme qu'ils allaient offrir à sœur Angelina.

Il y avait de l'électricité dans l'air, dans la salle de jeux et dans la cour. Les enfants attendaient avec impatience la messe de minuit. Après ils avaient droit à une brioche, que le boulanger apportait dans l'après midi, avec un bon chocolat crémeux préparé par la cuisinière, sœur Marthe, une sœur qui riait tout le temps. Elle faisait de bons plats avec pas grand chose, car l'orphelinat vivait de la générosité des gens du village : Légumes, fruits poissons et viandes arrivaient plusieurs fois par semaine et sœur Marthe se chargeait de répartir tout cela dans les frigidaires pour la semaine et faire les menus.

La journée avançait. Les enfants qui jouaient dehors, ne voyant plus rien, rentrèrent en s'ébrouant et en tapant leurs bottes sur le grand tapis de l'entrée, Sœur Madeleine râlait pour le principe:
- Les enfants, vous en mettez partout ! Qui va passer derrière vous avec la serpillière, hein ?
Vous avez les pieds trempés. Allez vous essuyer et changer de chaussettes. Et n'oubliez pas de les faire sécher. Vous n'en avez que deux paires, rappelez vous ! Sœur Rosine n'a que deux mains et elle n'a pas pu tricoter une troisième paire de chaussette pour chacun. Donc il faut attendre avec le sourire !

Les enfants, en se bousculant et riant tout leur saoul, allèrent changer leurs chaussettes.
- C'est vrai que c'est fraique, dit Luc.
- On ne dit pas "fraique" mais mouillé ou trempé. Luc où as tu entendu ce mot ? Pas ici, en tous les cas !
- Ben, sœur Madeleine, c'est le marchand de lait qui l'a dit. Alors j'ai demandé ce que cela voulait dire et il m'a répondu que c'était le mot qu'on disait au village pour mouillé ou trempé.
- Eh bien, voilà un nouveau mot. Mais c'est du patois. Donc tu continuera à dire mouillé, ou même humide. Et si je t'entend encore dire ce mot d'ici ce soir, pas de brioche après la messe!
Et, en disant cela, elle fit un geste qui fit rire tous les enfants : elle passa son doigt sous son nez!

La soirée fut calme et la messe très belle comme toujours. Elle était dite dans la chapelle et certaines personnes du village se joignaient au personnel et aux enfants. Il y avait une très belle crèche qu'une dame du village avait donnée il y a très longtemps. C'était une crèche ancienne avec des sujets en porcelaine. Les enfants pouvaient donc regarder, car cela leur plaisait beaucoup, mais les mains derrière le dos. Car un petit coquin aurait été capable de prendre le petit Jésus, comme c'était arrivé il y a quelques années. Tout l'orphelinat avait été réquisitionné pour retrouver le petit Jésus. Les enfants avaient bien ri, mais les sœurs riaient jaune. Pensez ! Le maire et sa femme qui venaient à la messe et sans petit Jésus ! De quoi on aurait eu l'air! Mais par un tour de passe passe, le petit Jésus revint par miracle avant minuit, dans la paille fraiche entre ses parents.

La chapelle n'étant pas chauffée, les enfants avaient mis leurs beaux gants tout neufs, tricotés par sœur Rosine. Ils firent un joli chœur d'enfants et les invités avaient la larme à l'œil de voir ces petits qui n'avaient pas de famille chanter si bien . La messe finie ils se sont mis en rang et sont repartis vers la grande salle pour manger leur coquille, que le boulanger avait fait exprès pour eux, avec un bon chocolat. Après, ils étaient tellement fatigués qu'ils sont partis se coucher. Et je crois que le marchand de sable, en passant au dessus de l'orphelinat, fit tomber sur le dortoir de la poudre de beaux rêves.

La suite demain, les enfants ! En attendant soyez bien sages. Sinon, comme fait sœur Madeleine en passant son doigt sous son nez, pas de jouets !...

Je vous fait plein de gros bisous.






J’espère que vous avez aimé cette histoire. Sinon, ce n’est pas grave. Attendez ! La prochaine vous plaira peut être mieux !
Je vous fais un énorme bisou à tous Votre fée Camille.

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