LES CONTES
DE PÂQUES
DE LA FÉE CAMILLE
       

             

LES AVENTURES DE SOPHIE
À LA VILLE


(3ème et dernière partie)

La veille de mon retour à la maison il y eu beaucoup de remue-ménage chez la grand-ma !
Des gens venaient avec des papiers, des documents. La grand-ma s'enfermait alors dans le salon et moi j'allais regarder la ville du grand balcon qui en fait était une terrasse sur laquelle il y avait une vraie forêt vierge, des plantes vertes connues et inconnues et aussi des fleurs magnifiques comme j'en avais vu dans un reportage à la télé. C'étaient des lianes qui s'enroulaient autour d'un petit tronc d'arbre, mais elles étaient pleines de corolles roses, blanches et lilas. Elles sentaient bon !!
Et des oiseaux, dans une grande cage où on pouvait se tenir debout. La grand ma m'avait dit leurs noms : Canaris du Hartz, inséparables, péruchettes,… Et autres dont je ne me souviens plus ! Et peut être que je ne sais pas écrire leurs noms ! La maîtresse dit que c'est écrire phonétiquement !
Donc, pendant que je rendais visite aux oiseaux et aux plantes, j'entendais la sonnette de l'entrée, le téléphone, puis encore la sonnette. Heureusement que j'avais de quoi m'occuper ! En plus, je regardais la ville d'en haut et cela me faisait peur ! Vous, les enfants qui habitez la grande ville, je pense que quand vous venez à la grande campagne comme chez moi, vous devez vous ennuyer ! Car ici ouh là là ! Que de bruits, que de gens, que de magasins !
Nous on a la place aux marronniers ou il y a le dépôt de pain qui fait les journaux et puis les camions qui passent avec : la viande, les fromages et les yaourts, le poissonnier une fois par semaine, et le marchand de surgelés. Et, ah oui j'oubliais, le camion pour les outils.
Tous ces camions venaient régulièrement et quand on en avait besoin on allait sur la place des marronniers et on achetait ou bien on commandait. Surtout pour les fêtes.
Ici à la grande ville pas besoin d'aller sur une place des marronniers, il y a tout en plusieurs fois sur le même trottoir. Commet on sait qui à la meilleure viande ou le meilleur pain ?
Bon. Grand-ma avait fini avec ses visiteurs et coups de fils et m'avait appelée pour venir prendre le goûter. Elle était gourmande comme une chatte et sur la table en plus des petits pains briochés sur lesquels on met la confiture que l'on veut, il y avait des gâteaux !
Et pendant le goûter, grand-ma me dit solennellement :
- Voilà,Sophie ! Tout est prêt. Si tu savais comme cela m'a rajeunie de faire tout cela, Tu sais, en fait, je le fais autant pour moi que pour toi. Car tu es une brave petite. De devoir me " bouger " m'a rajeunie de 20 ans au moins. Demain nous partons, j'ai appelé le maire de ton village, tes parents, enfin tous les gens concernés et par toi et par la fête. Tout sera prêt. Nous n'aurons qu'à nous installer confortablement. Monsieur le Maire, nous réserve, à ta famille et à nous deux, des places au premier rang. Dis, c'est quand même la moindre des choses !!! Elle me dit cela en me faisant un clin d'œil, puis se remis à déguster son éclair au café.
- Excusez moi, mais je dois me changer à la maison avant la fête ! Oh madame, vous avez déjà fait tellement pour moi, que je vous ennuie encore !
- Pas du tout, fillette. Tu as certainement vu de la terrasse un grand magasin dans un angle de rue ?
Et bien, après le goûter, nous allons y aller et te choisir quelque chose de beau. Chut ! Ne dit rien : c'est mon cadeau personnel. Car ta maman m'a dit que tu avais été la première toute l'année et que tu avais réussi ton examen d'entrée en 6ème la première, avec mention très bien. Petite cachottière, tu ne me l'avait pas dit !
Toute rouge de confusion jusqu'au bout des oreilles je ne savais pas ou plus quoi dire, trop de bonheur, trop de belles et bonnes choses, m'arrivaient en même temps. Alors, d'un élan que je n'ai pas eu le temps de contrôler, je suis allée embrasser la grand-ma. (Entre nous, c'est là que je me suis aperçue qu'elle était plus petite que moi. Mais chut !).
Je ne vais pas vous infliger la visite au grand magasin où on a tout acheté : une robe, un gilet, des chaussures, des chaussettes et une petite culotte, avec des coccinelles dessus !
Le soir je me suis endormie à table aussi il ne fallut pas me bercer.
Le lendemain, il fallu 45mn à la voiture pour atteindre le village. Dés le panneau d'entrée dans le village, il y avait une pancarte : "Bienvenue à notre invitée d'honneur Madame… ".
Je l'ai regardée. Je ne savais même pas son nom ! Sur la place des marronniers, une estrade était installée avec dessus des chaises de la salle des mariages ! Et un piano ! Le micro était au centre et Monsieur le Maire avait mis son plus beau costume et une cravate superbe. Il fit le baisemain à grand-ma et à moi. Vouiii à moi ! Et nous conduisit vers notre place. Là j'ai retrouvé mes parents, mes amis et tout ou presque tout le village.
La fanfare arriva aussitôt avec un air de musique que vous connaissez sans doute : avoir un bon copain ! Si vous ne le connaissez pas, vos parents le connaissent certainement.
Ils furent applaudis, car presque pas de couac cette fois ! impec !
Monsieur le maire fit un beau discours, court, et là il annonça la surprise !
La grand-ma avait réussi à faire venir des chanteuses et chanteurs célèbres - des amis à elle - et ils interprétèrent chacun à leur tour 2 chansons. Puis (là il faut dire que la plus grande surprise fut pour moi) grand-ma se leva et, sa canne d'une main et son autre main sur mon épaule, nous nous sommes retrouvées sur l'estrade. La cachottière, elle ne m'avait pas dit qu'en fait elle m'avait fait répéter et, elle au piano, moi (les genoux jouant des castagnettes) au micro, nous avons interprété trois jolies chansons anciennes, au grand bonheur de Monsieur le curé tout fier de son élève.
A la fin le maire a pris le micro et a dit :
- Mes chers concitoyens, vous vous êtes peut être assis sur la chaise porte bonheur ! Sur le dossier de chaque chaise il y a un numéro et Sophie va venir tirer les numéros gagnants. Si c'est le vôtre, vous viendrez chercher votre lot. Mais avant tout, il nous faut remercier cette charmante grande dame. C'est elle qui offre tous les cadeaux !
Il y eut des applaudissements que grand-ma accueillit tranquillement, comme si tout était normal pour elle : forcément, c'était une ancienne vedette de la chanson et du cinéma !
Les cadeaux étaient tous très beaux. Simples mais peu ordinaires, avec un carton pour les femmes et un autre pour les messieurs.
Puis la journée se termina à la mairie, dans la salle des mariages. Là, Monsieur le Maire avait fait servir un apéritif avec plein de bonnes choses à manger.
Mes parents discutaient sérieusement avec grand-ma, mais je ne pouvais rien entendre car mes copines m'entouraient pour me poser plein de questions sur mon séjour à la ville, et surtout sur la grande dame chez qui j'avais vécue 3 jours !
Mon papa me fit signe et j'étais bien contente de pouvoir échapper à toutes ces questions.
- Je suis fier de toi ma Fifi. Tu nous a fait honneur à ta maman et à moi. Et cette dame propose que, pendant tes études secondaires, tu habites chez elle. Cela t'évitera de rentrer tous les soirs avec le bus scolaire et de mettre presque 3 heures aller et retour tous les jours. Tu nous reviendras les vendredis soirs. Qu'en penses-tu ? Es-tu d'accord avec cette solution ?
Que vouliez vous que je dise ? Je me suis tournée vers grand-ma en lui faisant ma plus belle révérence et je luis dis :
- Avec grande joie et bonheur j'accepte, et je promets de me faire toute petite.
- Surtout pas, surtout pas ! Reste comme tu es : C'est comme cela que je t'apprécie. Et, partant d'un grand éclat de rire, nous nous mimes en route vers la maison. La fête magnifique était finie, mais moi j'allais commencer une nouvelle vie. Et je savais déjà qu'elle serait passionnante.

Bonne nuit, et gros bisous en chocolat.
      Votre Fée Camille

            




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