LES CONTES
DE PÂQUES
DE LA FÉE CAMILLE
       

             

ALICE
ET SON ARRIÈRE GRAND-MÈRE


(2ème et dernière partie)

Contrairement à ce qu'elle avait imaginé, Granny ne rit pas du tout. Elle hoche la tête à plusieurs reprises : une sorcière ! Mais c'est terrible, dit Granny !
Je comprends que tu sois terrorisée. Raconte moi pourquoi.
Et Alice raconte tout ce qu'elle a trouvé étrange dans la maison !
- hmm… hmm… fait Granny perplexe. Bien sûr ! Bien sûr… Pourquoi n'y ai je pas pensé plus tôt ? Je crois que tu n'as pas l'habitude du tout des très vieilles dames n'est ce pas ? Quand on est vieux, on devient parfois bizarre.
Et Granny pose son index sur son visage ridé.
- La peau se craquelle comme celle des éléphants, les cheveux blanchissent, et parfois on est un peu tordue ! Ma toute petite c'est cela devenir vieux. On perd un peu sa voix de jeune fille, et aussi ses mains et un peu ses dents.
Granny rit : Pourtant je n'arrive toujours pas à transformer les beaux princes en crapeaux ! Pas de chance ! Dis, Alice, veux tu me voir quand j'étais petite fille ?
Et grand-mère se lève doucement de son fauteuil et revient avec un album tout poussiéreux, s'assied à côté d'Alice et lui montre des photos de petites filles. D'une, en particulier, avec des cheveux longs bouclés !
-Tu vois, là, c'est moi. Je n'avais pas encore de fausses dents ni du poil au menton.
Ainsi les très vieilles dames ont, elles aussi, été des petites filles qui faisaient des bêtises ! Elle ne reconnaît plus du tout son arrière grand-mère dans cette petite fille, cette jeune fille, etc.. Si joyeuse, si jolie.
- Granny il y a encore la photo sur le piano. Celle ou tu es avec ton chapeau pointu noir. On dirait une réunion de sorcières à l'église !
Granny soupire :
Oh oui ! Ce jour là j'ai du dire au revoir à ton grand-papi. Tu vois, ce jour là, c'était l'enterrement à l'église. J'ai du mettre un grand chapeau et m'habiller de noir. J'étais si triste au fond de moi.
Alice voit briller une larme dans les yeux de Granny. Alors elle se jette dans ses bras.
Elle comprend que sa Granny a beaucoup vécu, beaucoup, beaucoup souffert, et qu'elle porte sur elle les souvenirs de sa vie sur son visage, sur ses mains et sur son dos voûté.
- Tu sais, Granny, maintenant que j'y réfléchis, je pense que tu es plutôt une fée.
Une gentille fée qui sent la lavande ! Je te demande pardon d'avoir pensé cela de toi.
L'arrière grand-mère serre la petite Alice dans ses bras en se disant qu'elles vont toutes les deux passer une bonne semaine, maintenant que tout est éclairci !
- Allez ! C'est fini ! N'y penses plus. Viens voir dans la réserve ce que j'ai déjà préparé pour dimanche. Il va faire beau et j'ai invité tes copines de la dernière fois ou tu es venue. Nous allons cacher certaines de ces bonnes choses dans le jardin et dimanche… Chut, tu ne diras rien, n'est-ce pas ! Tu pourras juste dire :
- C'est chaud, c'est froid…
- Je connais, Granny. Cela va être drôlement chouette !
- Tiens tu ne m'as pas traitée de vieille chouette, lui dit Granny avec un petit air moqueur !
Comme quoi les arrières grandes mères savent plaisanter !
Alice sourit d'un air contrit, embrasse sa Granny toute gentille et lui donne la main pour aller découvrir ce qu'elle connait déjà : de délicieux sujets en chocolat, faits maison.

Hum ! Rien que d'y penser, tiens, je vais aller me chercher un morceau de chocolat !
Ah non pas vous vous venez de vous laver les dents ! Privilège des fées. Hihhi !

      Votre Fée Camille

            




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