IL ETAIT BLOND MON BEL ENFANT

Lorsque jeunette je déclamais ce gentil poème
Devant la sœur Agnès amidonnée de blanc
Je me voyais alors, héroïne moi-même,
Veillant, le coeur battant, auprès d'un berceau blanc.

Pour mon bleu grand bonheur, je l'ai eu lors de mes 22 ans
quand reput de mon lait sur mon sein s'endormait
Je regardais mon bébé, mon moi mon tout petit enfant
Je rêvais alors d'une longue vie aimante et partagée.

Il était, attentionné, ayant une belle si belle âme
Chassait de mes yeux les bleus pareils aux siens
Les soucis, les douleurs, devinant toujours la première larme
Il était tout pour moi, j'étais tout pour lui.

J'ai guidé ses premiers pas à sa première année,
Je séchais ses joues quand il avait pleuré.
Plus tard, beaucoup plus tard, en homme terminé,
C'est lui qui soutenait mes pas mal assurés.

Si j'ai cessé de croire aux rêves trop fragiles,
Je ne regrette rien de ce que j'ai vécu.
Pourtant, au creux des nuits, lorsque tout est tranquille,
Je pense à cet adulte depuis 6 ans, maintenant, perdu.





© La Fée Camille
Pour les 3 Colombes